Parce qu'"ILS" ont perdu et "ON" a gagné
Lu chez @rretsurimages.net (Extraits) :
"Ils ont perdu. Les rugbymen, les footballeurs, les basketteurs, les volleyeurs. Tous en bloc. En une semaine.
Quels nuls."
"Le constat est simple et sans fioritures: ils sont nuls, nuls, nuls. D'ailleurs, c'est ce que j’entendais ce matin en allant au bureau : « quels minables ! », « Ils ont joué comme des lopettes »"
"Etonnant, non? « Ils sont nuls », mais « On a gagné ». Et heureusement qu’on a cette distinction de langage, sans quoi ce serait un peu bizarre de dire à la fois « Ils sont nuls » et « Ils ont gagné ». Non, ça n’irait pas. ON a gagné et ILS sont nuls, ça, ça va.
En fait j'ai l'impression que parfois, c’est nous, téléspectateurs de sport, qui sommes à la fois prévisibles et vaniteux. Dans ce genre de situations, on sombre aveuglément dans un travers ou son opposé. Deux mécanismes psychologiques répondant aux doux noms de BIRG ou CORF. Le BIRG (Bask in reflected glory, en anglais), c’est le fait de se considérer comme un membre de l’équipe qui a gagné. On dit ON parce qu’on s’attribue une part de la victoire (ça fait du bien à l’ego). D’ailleurs, un psychologue, Robert Cialdini, a mesuré le nombre de fois que des étudiants de six universités américaines prononçaient le mot nous après un week-end où leur équipe sportive avait gagné, et après un week-end de défaite. Les différences étaient évidentes et allaient dans le sens que j’indique.
Le CORF, c’est le contraire. Cut off reflected failure, ce qui signifie se désolidariser d’un échec. Surtout, ne pas s’associer à une équipe de perdants. "Ah bon, ce sont des Français ? Vraiment, vous êtes sûr ? Allons, vous exagérez…" Là encore, ce n’est rien d’autre qu’une stratégie de protection du soi, fréquemment observée chez les supporters « mous », peu impliqués dans le soutien à leur équipe (au contraire des supporters de clubs qui suivent l’équipe dans ses déplacements). En gros, nous sommes une majorité à CORFer, comme j’ai encore pu m’en apercevoir.
Moi, ces phénomènes de BIRG et de CORF m’ont un peu dégoûté d’un système de jeux du cirque où les sportifs ne sont qu’une nourriture pour l’ego, qu’on ingère ou qu’on vomit selon ses besoins d’identification. La vérité, c’est qu’on n’est pas toujours très beaux, assis dans nos sièges rembourrés à siroter de la bière en cassant du sucre sur le dos d’athlètes qui suent sang et eau, qui doivent encaisser des défaites, et qui pour comble ne gagnent de notre part qu’un soutien versatile et profondément narcissique."
Quels nuls."
"Le constat est simple et sans fioritures: ils sont nuls, nuls, nuls. D'ailleurs, c'est ce que j’entendais ce matin en allant au bureau : « quels minables ! », « Ils ont joué comme des lopettes »"
"Etonnant, non? « Ils sont nuls », mais « On a gagné ». Et heureusement qu’on a cette distinction de langage, sans quoi ce serait un peu bizarre de dire à la fois « Ils sont nuls » et « Ils ont gagné ». Non, ça n’irait pas. ON a gagné et ILS sont nuls, ça, ça va.
En fait j'ai l'impression que parfois, c’est nous, téléspectateurs de sport, qui sommes à la fois prévisibles et vaniteux. Dans ce genre de situations, on sombre aveuglément dans un travers ou son opposé. Deux mécanismes psychologiques répondant aux doux noms de BIRG ou CORF. Le BIRG (Bask in reflected glory, en anglais), c’est le fait de se considérer comme un membre de l’équipe qui a gagné. On dit ON parce qu’on s’attribue une part de la victoire (ça fait du bien à l’ego). D’ailleurs, un psychologue, Robert Cialdini, a mesuré le nombre de fois que des étudiants de six universités américaines prononçaient le mot nous après un week-end où leur équipe sportive avait gagné, et après un week-end de défaite. Les différences étaient évidentes et allaient dans le sens que j’indique.
Le CORF, c’est le contraire. Cut off reflected failure, ce qui signifie se désolidariser d’un échec. Surtout, ne pas s’associer à une équipe de perdants. "Ah bon, ce sont des Français ? Vraiment, vous êtes sûr ? Allons, vous exagérez…" Là encore, ce n’est rien d’autre qu’une stratégie de protection du soi, fréquemment observée chez les supporters « mous », peu impliqués dans le soutien à leur équipe (au contraire des supporters de clubs qui suivent l’équipe dans ses déplacements). En gros, nous sommes une majorité à CORFer, comme j’ai encore pu m’en apercevoir.
Moi, ces phénomènes de BIRG et de CORF m’ont un peu dégoûté d’un système de jeux du cirque où les sportifs ne sont qu’une nourriture pour l’ego, qu’on ingère ou qu’on vomit selon ses besoins d’identification. La vérité, c’est qu’on n’est pas toujours très beaux, assis dans nos sièges rembourrés à siroter de la bière en cassant du sucre sur le dos d’athlètes qui suent sang et eau, qui doivent encaisser des défaites, et qui pour comble ne gagnent de notre part qu’un soutien versatile et profondément narcissique."
Pour Dan, il s'agit des citations, je n'ai pas écrit le texte ci-dessus ;-)))
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